Madame Santos Satã ou le lyrisme maudit du mythe de la Lapa

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Deneval Siqueira de Azevedo Filho

Universidade Federal de Espírito Santo

Academia Campista de Letras

Traduction: Michael A. Soubbotnik

 

 

 

Photo: João Francisco dos Santos dit Madame Satã (archives personnelles de l'auteur)

 

 

 

João Francisco dos Santos (1900-1976), artiste de cabaret pernamboucain s'est rendu célèbre sous le pseudonyme de Madame Satan. Noir, pauvre et homosexuel, il vivait dans les marges de la société, fréquentant assidûment ce haut-lieu de la bohème et de la malandragem[1] carioca des années 30 qu'était le quartier de la Lapa où il travaillait souvent comme videur dans les établissements nocturnes et veillait à ce que les prostituées ne soient pas violentées et agressées par les hommes qui fréquentaient les lieux. Condamné à plusieurs reprises à des peines de prison, il fut détenu dans le pénitencier de l'Ilha Grande[2] et mourut peu après sa dernière sortie de prison. Bien que Madame Satan exhibât une image de "dur", il se fit une réputation qui défiait l'association traditionnelle du malandro à la virilité rude de la classe travailleuse, en esquissant plutôt une figure sinistre et mystérieuse, un peu androgyne, ne correspondant nullement au portrait classique de la grande folle déhanchée, du coiffeur efféminé ou de l'artiste aux inclinations sexuelles "discutables". Si on le considère dans sa dimension mythique,  Madame Satan était masculin, courageux, viril et violent comme doit l'être un malandro. Son homosexualité, combinée à la virilité crue propre aux criminels des bas-fonds, en faisait un personnage fascinant, entre lope et interlope, qui défiait les stéréotypes et déstabilisait tous ce que l'on estimait devoir être le comportement approprié d'un homosexuel brésilien. Cet énigmatique mélange de masculin et de féminin attirait tout le monde, tant le travesti impeccablement construit, aux organes génitaux intacts, paraît séduisant à beaucoup d'hommes brésiliens qui s'identifient eux-mêmes comme hétérosexuels.

 

La disposition de Madame Satan à se battre et à affirmer dans la rue une virilité agressive le distinguait radicalement des folles tout en le valorisant aux yeux de cette partie de la société qui aime à évaluer les degrés de marginalité. En outre, au début des années 70, c'est-à-dire à l'apogée de la répression politique menée par la dictature militaire, l'image d'un jeune et coriace lutteur représentant des classes les plus basses qui osait affronter la police et l'État ne pouvait qu'inspirer les intellectuels de la classe moyenne en lutte contre le régime. La censure imposée à la presse n'eût pas permis que O Pasquim[3] publie des articles exprimant la moindre forme de sympathie à l'égard des groupes d'extrême-gauche qui, engagés dans la guérilla urbaine, pratiquaient "l'expropriation révolutionnaire dans les banques" et séquestraient des ambassadeurs étrangers pour les échanger contre des prisonniers politiques soumis à la torture.

 

La liste des méfaits attribués à Madame Satan est proprement illimitée ; il est crédité de plus de 100 assassinats et de 3 000 rixes ! Avec son talent pour le marketing personnel, João Francisco contribua fortement à forger son mythe de gay macho, bagarreur, invincible au combat au couteau et rosseur de policiers violents. Les affaires dont il est le héros sont spectaculaires. Lors d'une de ses confrontations avec la police, Satan aurait attaché son couteau à une ficelle et, faisant tournoyer la lame, aurait mis six hommes en uniforme à terre en l'espace de quelques secondes. Il se vantait aussi d'avoir tué le sambiste Geraldo Pereira, le compositeur d'Escurinho, Falsa Baiana et Sem compromisso, lors d'une querelle de bar. Tous ces récits finirent par faire de Madame Satan une légende vivante.

 

En anthropologie, dans les études littéraires, en psychologie, en études cinématographiques, en communication ou en sociologie, la recherche universitaire s'emploie actuellement à reconsidérer les vieux stéréotypes attachés aux individus qui entretiennent des relations sentimentales et sexuelles avec des personnes du même sexe. On relit la fiction et la poésie brésiliennes en quête de ses sous-textes homoérotiques et de points de vue homosexuels sur l'interprétation de la société et de la culture brésiliennes contemporaines. Les recherches dans le champ de l'histoire sociale de l'homosexualité sont demeurées déphasées par rapport aux travaux produits par d'autres disciplines, bien que l'on ait commencé à écrire l'histoire des sodomites et des lesbiennes à l'époque coloniale ainsi que celle des hommasses, des chochottes et de tous les hommes et femmes qui vécurent en dehors de la normalité hétérosexuelle au cours des XIXe et XXe siècles. Il faut ici tenir compte de ces travaux. Parallèlement à l'attention désormais portée par la communauté académique à l'histoire sociale de l'homosexualité, on note la tendance commune aux chercheurs et aux activistes à partir en quête de figures éminentes ou exemplaires de l'engagement homoérotique. Cette chasse à l'homosexuel historique n'est pas une exclusivité du Brésil et reproduit à l'échelle des identités gay et lesbienne contemporaines ce moment de l'histoire des mouvements nationaux où la découverte d'icônes du passé a joué un rôle important dans la formulation des identités nationales. Si l'homoérotisme a existé dans toutes les cultures et périodes historiques, alors l'homosexualité devient une catégorie universelle et ce seul fait doit conférer aujourd'hui aux homosexuels hommes et femmes le droit à l'égalité et au respect. Tandis qu'ils mènent cette entreprise de légitimation du présent par le passé, certains historiens et activistes rencontrent dans leurs recherches toute une documentation sur les pratiques homoérotiques du passé lointain ou proche, qu'ils utilisent pour attribuer à ces hommes et à ces femmes des identités sexuelles qui appartiennent à la fin du XXe siècle (on prendra ici comme support théorique exemplaire le travail de Jurandir Freire Costa). De tels documents s'avèrent par contre des plus pertinents dès qu'il s'agit d'expliquer à quel genre s'attelle une telle focalisation sur le mythe (ce que Cândido désigne comme "la dialectique de la malandragem"). L'ironie veut que les milliers d'hommes et de femmes ordinaires qui ont mené des vies beaucoup plus ouvertes avec des personnes du même sexe demeurent "cachés aux yeux de l'histoire" parce que jusqu'à une date très récente, personne ne s'est jamais soucié de rapporter ou d'archiver l'histoire de leur vie. Il existe des exceptions évidentes. Certains homosexuels "de mauvaise réputation" qui s'étaient investis dans leur autopromotion ou qui avaient participé du mythe inventé par d'autres sont passés au premier plan en tant qu'individus "capables de s'affirmer" et "emblématiques".

 

Un regard sur la vie et les multiples images qui ont été produites de Madame Satan, ainsi qu'un examen des formes sous lesquelles sa personnalité a pu être enrôlée par certains intellectuels sous l'œil critique des cultural studies, peuvent jeter quelque lumière sur la manière dont les notions de genre et d'identité sexuelle sont comprises et élaborées au Brésil. Compte tenu de la personnalité de Madame Satan, les études menées par Félix Guattari sur les phénomènes de déterritorialisation et de re-singularisation sont aussi pour nous de grande pertinence.

 

Dans les années 20 et 30, la topographie homoérotique de Rio de Janeiro décrivait une sorte d'hémicycle s'étendant de la place Floriano Peixoto jusqu'à la place Tiradentes en passant par le Passeio Público, Cinelândia, et le quartier ouvrier et bohème de la Lapa. Cinelândia et l'ancien Largo do Rossio constituaient, dans cette sorte de longue arche, deux lieux susceptibles d'offrir un espace public aux interactions homosociales et homosexuelles. La Lapa, avec ses pensions, ses immeubles de location, ses bordels et ses chambres à l'heure, offrait d'autres espaces d'interaction plus privée, tant hétéro- qu'homosexuelle.

 

Les bars et les cabarets de la Lapa étaient aussi des lieux fréquentés tant par les hommes en quête de femmes “faciles” pour quelques instants de plaisir que par ceux qui cherchaient des rapports sexuels avec d'autres hommes. Fonctionnaires, journalistes, membres de professions libérales, intellectuels bohèmes, jeunes gens de bonnes familles traditionnelles, amoureux de l'aventure en tout genre, se mêlaient librement aux escrocs et aux malfrats à la petite semaine, aux bookmakers, aux maquereaux, aux putes et aux travelos. Les personnalités littéraires du mouvement moderniste, des artistes de renom ou de futures stars de la vie intellectuelle brésilienne – comme Jorge Amado, Cândido Portinari, Sérgio Buarque de Holanda ou Mário de Andrade – fréquentaient les bars et cabarets de la Lapa pour y rencontrer les grands noms de la musique populaire brésilienne – Noel Rosa, Cartola, Nelson Cavaquinho, Chico Alves – et y découvrir leurs dernières compositions.

 

C'est dans ce milieu que le jeune João Francisco se fit malandro et prostitué occasionnel. Dans O último malandro, Moreira da Silva définit le malandro comme "le chat qui mange du poisson sans aller à la plage”. Un ancien barman de la Lapa en donne une description plus détaillée : "Le malandro d'autrefois, le malandro authentique, c'était un homme qu'on pouvait dire honnête jusqu'à un certain point, un type plein de dignité, conscient de sa profession. Il était toujours très soigné, il portait des chemises de soie paille à boutons brillants, une cravate de tussot blanc et des souliers bicolores à talonnettes mexicaines. Coiffé d'un panama. Les doigts étaient couverts de bagues". Quant à João Francisco, il définissait lui-même le malandro comme "celui qui accompagnait les sérénades et fréquentait les bars et les cabarets et ne fuyait jamais une bagarre même contre la police. Et il ne mouchardait jamais. Et il respectait l'autre. Et chacun se servait de son couteau". À Rio de Janeiro, où sévissaient un chômage élevé et une misère endémique dans les couches les plus basses de la société, le malandro survivait grâce au jeu, l'arnaque, la prostitution, le proxénétisme, le vol, la composition de sambas et, le cas échéant, l'exercice de la violence. Il constituait l'image même de la masculinité virile. Son arme, le couteau, était toujours prête à sceller le sort de celui qui offensait son honneur, le trompait au jeu ou trahissait sa confiance.

 

Un examen plus attentif montre le João Francisco de 1928 sensiblement différent de ce modèle, et c'est cette image qui m'intéresse tout particulièrement. Cette année-là, il décroche un emploi d'aide de cuisine dans une pension où il rencontre une jeune actrice qu'amusent ses imitations de stars féminines. Grâce à ses relations, elle lui procure un emploi dans un show de la Place Tiradentes, épicentre carioca du spectacle de revue. Il décroche un petit rôle consistant à chanter et danser en robe rouge et perruque de longs cheveux tombant jusqu'aux épaules. Une nuit, après le spectacle, selon son propre récit de ce moment épiphanique, João Francisco, retourne à sa chambre de la Lapa. La nuit étant déjà avancée il décide de manger un morceau au bar du coin.

 

Alors qu'il sirote une cachaça en attendant l'arrivée de sa commande, un agent de police du quartier pénètre dans le bar. À la vue de João Francisco vêtu d'une fine chemise de soie, d'un élégant pantalon et chaussé de sandales, le policier l'aborde d'une insulte: "Tantouze!". João Francisco fait mine d'ignorer le qualitatif. Le flic répète : "Hé, la tantouze, c'est déjà carnaval ?". De nouveau, pas la moindre réponse de João Francisco. "Alors, la tantouze, tu réponds, ouais ? On y est ou on n'y est pas, au carnaval ?". João Francisco garde toujours le silence. Le policier s'approche de lui et crie : "Sale tante ! Bon à rien !" "Je sors du travail", finit par répondre João Francisco. "Ouais… tu reviens de travailler avec ton cul et de voler le pauvre monde". L'offenseur continue ainsi à pousser de plus en plus loin la provocation en cherchant la bagarre. João Francisco se lève, regagne sa chambre au coin de la rue, et revient avec une arme. "Tiens ! La tantouze est revenue ?", fait le policier. "Fils de pute !", lance alors João Francisco. "Toi, tu vas souffrir", menace l'autre. "Essaye", répond João Francisco. "Et tu vas dormir au commissariat" – "Ouais, avec ta mère". La rixe succède alors aux injures. João Francisco sort son arme et descend le policier. Condamné à seize ans de prison, il est libéré au bout de seulement deux ans, après qu'un jugement en appel lui a accordé la légitime défense.

 

L'incident et le passage par la prison lancèrent définitivement la carrière de malandro de João Francisco. Sa réputation d'inflexible "tueur de flic" qui ne tolère pas le manque de respect lui permit de travailler comme "protecteur" des bars du quartier moyennant le paiement de gratifications. Cette même réputation provoqua aussi de nombreux affrontements avec la police qui le conduisirent plus d'une fois en prison sous l'accusation d'avoir tiré sur un représentant de la loi. Entre 1928 et 1965, il passa plus de 27 années derrière les barreaux.

 

Toutefois, en dépit de l'image de "dur" qu'exhibait Madame Satan, sa réputation défiait l'association traditionnelle du malandro avec la rude virilité de la classe ouvrière. En lieu de quoi, il apparaissait comme cette créature légèrement androgyne, sinistre et mystérieuse que l'on mentionnait au tout début, tandis que le Madame Satan du mythe restait l'homme viril, courageux et violent que tout malandro se doit d'être. C'est pourquoi la dialectique de la malandragem est parfaitement appropriée à une analyse détaillée des savoureuses anecdotes qui courent sur ce malandro si particulier.

 

Voyons donc de plus près l'autre côté du personnage : "les journaux donnaient une énorme importance à mes exploits justement parce que j'étais homosexuel", explique-t-il dans une interview accordée au Pasquim. "Mais qu'est-ce que je devais faire ? Me transformer en lâche simplement pour satisfaire tous ces gens-là ? Les laisser faire avec moi ce qu'ils faisaient avec les autres fiottes qui vivaient du micheton et que les flics ramassaient toutes les semaines simplement parce qu'ils pensaient qu'elles devaient nettoyer tous les commissariats de la ville ? Gratis. Non, moi je ne pouvais pas accepter une situation d'humiliation comme celle-là. Moi, je pensais qu'être une fiotte, c'est un truc qui se suffit à soi-même. Je l'étais parce que je le voulais, mais ça ne m'empêchait pas de rester un homme. Je suis devenu une fiotte de ma libre volonté, personne ne m'y a forcé." (Green, 2003). Autophage, Madame Satan s'identifie donc clairement comme une "fiotte", un homme qui "fonctionne" au lit comme une femme : "Ma vie sexuelle a commencé quand j'avais 13 ans, quand les femmes de la Lapa organisaient des orgies auxquelles participaient des hommes, des femmes et des homos. À cet âge de 13 ans j'ai été invité à quelques unes de ces soirées et j'y ai fonctionné à la fois comme homme et comme fiotte. J'ai mieux aimé faire la fiotte et c'est comme ça que je le suis devenu". Non seulement, donc, il s'identifie comme homosexuel passif, mais encore il en tire fierté, alimentant ainsi son propre mythe. C'était une pratique commune de la police de Rio et de São Paulo d'arrêter les homosexuels qui se prostituaient dans les quartiers du centre et de les détenir pendant plusieurs semaines de manière à pouvoir les employer gratuitement à nettoyer les commissariats.

 

La performance publique de virilité de Madame Satan, peut donc ne pas avoir été aussi virile que cela au quotidien dans les rues de Rio, lorsqu'il ne se trouvait pas derrière les barreaux. C'est un homosexuel passif, il s'épile les sourcils, adopte des mimiques féminines, et va jusqu'à altérer sa voix. C'est en même temps, un individu extrêmement dangereux qui ne recule même pas devant les forces de l'ordre. Il n'a aucune religion. Il fume, il joue, il boit. Son instruction est rudimentaire. Il est célibataire et n'a pas de progéniture. On ne le rencontre que parmi les pédérastes, les prostituées et les individus du niveau social le plus bas.

 

En définitive, le legs de Madame Satan semble consister en une liste de crimes, et en sa volonté de lutter contre la police et tous ceux qui le traitaient de "tantouze". Quand, au début des années 70, les rédacteurs du Pasquim "découvrirent" Madame Satan, sa disposition à s'opposer à la violence politique d'État par les poings, le couteau et le revolver faisait probablement de lui un modèle positif de résistance dans un pays où les individus étaient encore punis par le fer et le feu. La société émergente du dérèglement dictatorial, de l'idéologie du développement, de l'empreguismo[4], du népotisme et du despotisme éclairé qui critiquait et censurait la presse et les promoteurs des nouvelles tendances culturelles comme O Pasquim, formait comme le pendant de la majeure partie de la gauche brésilienne dans sa résistance à comprendre et plus encore à appuyer le féminisme et le mouvement gay. Pendant toute la décade des années 1970, O Pasquim demeura comme un symbole de la critique du statu quo, mais l'hebdomadaire ne changea, et non sans réticence, le ton de sa couverture qu'après que les mouvements gay et féministe se furent définitivement taillé un rôle sur la scène culturelle et politique de la fin de la décennie.

 

En réalité, Madame Satan inaugure dans la Lapa ce que l'on pourrait appeler une culture clandestine de ghetto. Sa maison était devenue l'étape majeure du circuit des hauts lieux de l'homoérotisme, du banditisme et de la prostitution ; sordide à l'extrême, mais offrant aux individus toute la liberté que leur permettait un régime de discrimination. Ce type très particulier de ghetto ne connaît pas d'étiquette dans le comportement sexuel. Le ghetto de Satan était différent du ghetto camp, formé par un circuit de lieux destinés exclusivement aux rencontres d'homosexuels, parias ou prostitués mâles. La Lapa était en somme un ghetto qui englobait le ghetto de Satan. Et, en ce sens, nous ne pouvons répéter une fois encore ce que nous disions sur la dialectique de la malandragem : dans les bravades les plus célèbres de João dos Santos, la malandragem consiste à être à la fois un artiste travesti, une espèce de Joséphine Baker de la Lapa, et un bandit redouté. Elle fonctionne ainsi comme un système qui va se recyclant et se perfectionnant à l'ombre de l'histoire politique et économique du Brésil.

 

 

 

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[1] Sur la malandragem et la figure du malandro, voir infra (NdT).

[2] Sur cette île du littoral d'Angra dos Reis (Etat de Rio de Janeiro), s'élevait la Colonie Pénitentiaire Cândido Mendes où étaient détenus les criminels les plus dangereux. Le pénitencier reçut aussi des prisonniers politiques sous l'Estado Novo de Getúlio Vargas puis, sous la dictature militaire de 1964 à 1984. Le pénitencier fut démoli en 1993. (NdT)

[3] Fondé en 1968, l'hebdomadaire O Pasquim (le terme pasquim désignant, comme son correspondant français pasquin un écrit satirique) orienté sur les questions mises à l'ordre du jour par la "contre-culture" de l'époque (sexe, drogue, féminisme, nouvelles formes musicales) devint dès le début des années 70, en raison de l'Acte Institutionnel (AI5) abolissant l'essentiel des libertés publiques promulgué sous le gouvernement Costa e Silva le 31 décembre 1968, le principal organe d'opposition au régime militaire. (NdT)

[4] Pratique consistant à multiplier les emplois publics pour satisfaire des intérêts purement politiques (NdT)